
Ayant pour source le secteur privé et ses 18,3 millions de salariés, l’IBET 2018 révèle un coût du désengagement réciproque et de non-disponibilité de l’ordre de 13 340 € par an et par salarié. Sur ces 13 340 €, 40 % (soit 5 300 €) sont des coûts compressibles minimum du désengagement pour atteindre le niveau « bonne pratique » de l’indice (0,85) des entreprises qui décident d’agir sur la QVT (Qualité de Vie au Travail).
Les coûts compressibles de non-disponibilité liés aux arrêts de travail s’élèvent à 58 % (3 070 €) tandis que ceux liés aux désengagements réciproques employeur/salarié s’élèvent à 42 % (2 230 €). De plus sur ces 5 300 € de couts compressibles, 20 % sont considérés comme une provision pour risque de présentéisme de santé et/ou de désengagement.
L’IBET 2018 révèle ainsi un gisement de compétitivité sociale atteignable de l’ordre de 4,5 % du PIB au niveau national de 2016, soit 98 milliards d’euros (IBET 2018 – Mozart Consulting )

Répartition des coûts de désengagement
La réalité du désengagement en France et dans le monde :
Sur une base mondiale, l’étude de référence sur l’engagement au travail est le baromètre annuel Gallup. L’agrégation des données mondiales collectées en 2014 / 2015 / 2016 /2017 sur 150 pays indique que seulement 15 % des employés dans le monde sont engagés, les deux tiers ne sont pas engagés et 18 % sont activement désengagés.
Pour éviter les mauvaises interprétations régulièrement faites à propos de cette étude, il y a 3 classifications importantes :
- Collaborateur engagé : les employés sont très motivés et enthousiastes à propos de leur travail et de leur environnement de travail. Ils soutiennent la performance et l’innovation et font avancer l’organisation.
- Collaborateur non engagé : les employés sont psychologiquement détachés de leur travail et de leur entreprise dans la mesure où leurs attentes ont besoin d’être entièrement satisfaites.
- Collaborateur activement désengagé : les employés ne sont tout simplement pas heureux au travail. Ils ressentent que leurs besoins ne sont pas satisfaits et agissent par dépit au travail. Chaque jour, ils peuvent potentiellement saper ce que leurs collègues engagés accomplissent.
Contrairement aux idées reçues, le pourcentage mondial de collaborateurs activement désengagés a baissé depuis 2009 en passant de 26% à 17%, ce qui reste un chiffre élevé compte tenu du potentiel de nuisance de cette population.
En Europe de l’Ouest, les niveaux d’engagement sont bas avec seulement 10% d’engagés contre 33% aux Etats-Unis !
En France, seulement 6% sont engagés et 25% activement désengagés, 1 collaborateur sur 4 !
Reste donc un ventre mou de 69% des collaborateurs classés comme non engagés.
A titre de comparaison, car la France n’en est pas loin, l’Italie remporte la palme du plus mauvais élève, sur 155 pays, avec 5% de collaborateurs engagés et 30% activement désengagés.
« Le risque de contagion et de démotivation à plus grande échelle devient réel lorsque sur 100 salariés, seulement 6 s’impliquent et 25 autres se désinvestissent activement », souligne Laragh Marchand de Gallup qui pointe une certaine exception française en la matière.
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